Guérir de maladie mentale chronique? La vie désirée selon des patients psychotiques
Nicolas Marquis  1, 2@  
1 : Centre de recherche, médecine, sciences, santé, santé mentale, société  (CERMES3)  -  Site web
Inserm : U988, Université Paris V - Paris Descartes, CNRS : UMR8211, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
2 : Université Saint-Louis - Bruxelles  (USLB)  -  Site web

Cette communication interrogera la signification émique du terme « guérir » pour des personnes atteintes de pathologies mentales lourdes et souvent chroniques (comme la schizophrénie). A partir d'une observation participante au long cours réalisée dans une Communauté Thérapeutique belge (Sassolas), et d'une quinzaine d'entretiens compréhensifs menés avec des patients psychotiques y résidant, on questionnera d'abord la possibilité même que la guérison signifie quelque chose pour ces individus, ensuite la pertinence de remplacer l'idée de guérison par celle de « vie bonne » ou de « vie désirée », et enfin les difficultés méthodologiques (liées à la récolte de matériau discursif) et épistémologiques (liées aux critères de la vie bonne pour les personnes psychotiques et à la difficulté fréquemment expérimentée de se projet dans le futur) que soulève un tel déplacement. En filigrane de cette réflexion, on retrouvera une interrogation sur les usages de la notion d'autonomie dans les façons dont les psychotiques décrivent tant leurs façons d'aller mal que leurs façons de s'en sortir, dans un contexte socio-culturel décrit comme celui d'une société de l'"autonomie comme condition" (Ehrenberg).


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