Cette recherche est issu d'un travail de terrain conduit dans le sanctuaire de Bouya Omar au Maroc.
La vocation du saint Bouya Omar est thérapeutique, il a pour spécialité de soigner les troubles mentaux quand ils relèvent de la possession. Ceci implique une certaine conception ethnologique : le trouble est dû à une ou plusieurs "entités" surnaturelles qui occupent la personne du malade. Ce qui se produit, c'est la subordination du patient à une structure et à une loi mythique qui lui prescrit un certain itinéraire thérapeutique et assure la guérison. Donc, c'est ce processus qui sera développé.
I-LA CURE
Le déroulement de la cure consiste en un procès. Pourquoi, le possédé s'adresse-t-il à Bouya Omar ? Parcequ'il a reçu l'appel du saint "ntiq". Il faut que le saint soit invoqué pendant la transe pour que l'appel soit recevable et la cure possible. La transe, c'est la comparution des "djinns" devant le tribunal mythique. Cette comparution doit être exhaustive, tous les "djinns" concernés doivent apparaître pour que la cure soit effective. Elle est marquée par un sens profond de la loi et de la justice
II – L'INCARCERATION THERAPEUTIQUE
La détention (la cure longue) est considérée comme une incarcération du "djinn" agresseur" afin qu'il soit jugé par le tribunal du saint, en vue de la délivrance du malade. Il s'agit d'écouter les griefs du "djinn" agresseur, de lui donner satisfaction s'il y a droit, et de prescrire au malade les gestes, offrandes, pélerinages qui lui permettent de se libérer.
III- LA DELIVRANCE ET LA GUERISON
La délivrance est consolidée par une retraite qui est le négatif de la transe rituelle. Le jugement a pour objet de permettre au saint d'emprisonner "le djinn" afin que le patient puisse s'en aller librement. Pour entretenir cette guérison, le malade reste redevable à vie au saint par des pélerinages annuels et des offrandes.
Mots clès ; possession, incarcération thérapeutique, exorcisme, guérison, pélerinages de
reconnaissance
- Son