En plein centre de Quito, capitale de l'Equateur, les yachacs et curanderos, les guérisseurs traditionnels, sont venus nombreux de la forêt amazonienne ou des plateaux andins. Ils se retrouvent en juin pour leur congrès annuel sur la place IndoAmerica, une place bordée d'immeubles modernes entre deux hôpitaux et proche de la faculté de médecine de Quito. Les tradi-praticiens installent leurs autels portatifs (mesas) sur une partie de la place où ils pratiquent en public des démonstrations de rituels de purification et de guérison sur un parterre de pétales de roses et d'œillets. Ensuite, ils se retirent dans des cabines en toile pour pratiquer des consultations particulières tandis que les badauds ramassent les pétales de des fleurs jonchant le sol, devenus porte-bonheurs. Cette communication s'articulera autour de la projection de séquences filmiques qui illustrent des rituels publics de prévention et de guérison des yachacs et curanderos puis des rituels privés (limpia et soplada) exercés sur les auteurs du film. Cette expérience filmée et montée en un film structuré et sans commentaires produit une re-présentation et permet l'amorce d'une posture de décentrage. Le fait de s'être filmé en acteurs non pas des rituels eux-mêmes mais en tant que récepteurs provoque une conscientisation de cette posture transculturelle qui s'avère pertinente dans l'exploration du contre-transfert culturel.
- Son