Selon les estimations, les trois quart (3 /4) des décès dans les pays en développement pourrait être liés au vieillissement et de plus en plus de gens atteindront cet âge avec le risque de développer une maladie chronique.
Au Sénégal, chez les personnes âgées, 28% avait un taux de morbidité en général, 73% souffraient d'une maladie handicape[1]. Les personnes âgées de 60ans et plus représentent plus de 7% de la population et parmi celles-ci, seules 30% bénéficient d'une prise en charge. La situation des personnes âgées est souvent décrite comme très précaire dans la littérature : Accès aux soins difficiles ; Prise en charge insuffisante (30%) ; Pathologies chroniques aux soins coûteux ; Inaccessibilité financière aux médicaments[2].
Beaucoup de cas d'inobservance ou de renoncements aux soins sont observés au niveau des structures sanitaires et des centres de gériatrie, dans un contexte où les personnes âgées souffrent souvent de poly-pathologies dont certaines sont chroniques et très souvent liées à l'alimentation (exemple de l'HTA et du diabète). Il devient intéressant de s'interroger sur les perceptions et représentations de la guérison chez personnes âgées et les adultes chargés/impliqués dans leur prise en charge. Nous proposons ici d'aborder, dans une perspective anthropologique, la question de la guérison chez les personnes âgées dont l'état de santé se dégrade, en analysant la construction des représentations sur la guérison en rapport avec l'âge et l'état de santé. L'espoir de la guérison existe-t-il toujours à certain âge (au-delà de 60 ans) ? Autrement dit, y-a-t-il des âges pour guérir ? Le renoncement aux soins chez les personnes âgées s'explique-t-il par les coûts des soins, par un renoncement à la guérison ou par des conceptions sur la guérison peu favorable à recherche de soins ? Notre recherche se situe dans un cadre démographique, urbain, culturel (Dakar) profondément en mutations permettant d'étudier les nouvelles gestions de la fin de vie au sein de la population âgée.