« Le zar est comme son cheval », approche filmique d'une séance de possession au sein du culte de zar en Ethiopie
Makeda Ketcham  1, *@  
1 : Centre Français des études éthiopiennes  ((CFEE) IFR23 - USR 3137)
Centre Français des études éthiopiennes
* : Auteur correspondant

Différents travaux sur la mémoire de mes ancêtres éthiopiens m'amenèrent à réaliser en 1999 un film documentaire sur l'histoire de ma famille en Éthiopie. Cette précédente recherche cinématographique empreinte d'un regard historique ne m'avait fait qu'entrevoir le culte des zar. En revanche, en reprenant un cursus universitaire en anthropologie et anthropologie visuelle, j'ai voulu approfondir ce domaine particulier du religieux où entre en jeu la transe de possession. Néanmoins, entreprendre une étude sur ce culte dans la société éthiopienne n'est pas toujours une entreprise aisée tant il est entouré de mystères, de dangers et d'interdits. En parler, l'évoquer peut provoquer la peur ou le dégoût chez beaucoup. Ayant donc travaillé en Ethiopie pour la réalisation d'un film à motivation personnelle au Wällo au sein de ma famille, j'ai voulu, d'une part, prolonger ma recherche sur cette aire géographique et historique et d'autre part, utiliser l'expérience acquise, et les réseaux familiaux au sein de ce culte, pour aborder ce terrain difficile. Le mémoire « Le culte des zar : un voyage singulier entre Islam et Christianisme à Tänta, Wällo, Ethiopie. », EHESS, 2009, complétées de 12 annexes visuelles, est le fruit de ces recherches.

Pour cette présentation je voudrais mettre en lumière la mise en place de mon dispositif filmique lors de l'hadra, cérémonie du culte des zar. Trois séquences rendront compte de ces différentes étapes. Quelles que soient ses manifestations physiologiques, psychologiques ou comportementales tout symptôme est interprété comme l'agissement de forces surnaturelles. Le sujet, victime, va alors être dirigé vers différentes filières thérapeutiques. Mais entre les maladies causées par les zar et les divers esprits maléfiques il y a une grande différence : la transe de possession. La maladie initiale est alors un signe d'élection. Le panthéon des zar, d'origine humaine mais invisible, est large. L'hadra est l'une des cérémonies phares pour leur descente. C'est le lieu de la guérison et de la réconciliation avec les adeptes possédés, leurs chevaux.



  • Son
Personnes connectées : 1