Cette communication se base sur l'analyse des résultats de différentes recherches, que nous avons menées auprès de personnes atteintes de diabète, leur entourage et le personnel soignant les prenant en charge, en Algérie. Nous avons entrepris dans une approche socio-anthropologique des entretiens avec les différents intervenants impliqués dans la prise en charge du diabète et opéré des observations au sein des espaces domestiques et hospitaliers. Il en ressort que les pratiques socio sanitaires des personnes atteintes de diabète sont mues par des logiques de quête de la normalisation, liées en partie au contexte familial et socio culturel. Les interprétations qu'elles développent se font sur la base de leurs propres représentations de la situation. Elles prennent des initiatives en recourant à des décisions selon l'évaluation du sens qu'elles donnent à leur maladie mais aussi aux possibilités qui leur sont offertes. Ce qui nous amène à parler de deux logiques médicale et profane, qui sans être nécessairement contradictoires se fondent sur des modèles de représentations différents. En effet, en interrogeant la situation sanitaire des diabétiques, ces derniers ont montré des capacités assurément inégales de gestion de leur maladie. Néanmoins, Ils se révèlent acteurs, en faisant ressortir des modalités de mise à distance face aux situations sociales dans lesquelles ils se trouvent. Les diabétiques s'autorisent des écarts à l'égard des prescriptions médicales. Cette « non-compliance » qualifiée de comportement « irrationnel » par le discours médical, apparaît comme une recherche d'autonomie. Les malades, préférant être plutôt dans une logique de contrôle des symptômes que dans une logique de contrôle de la maladie et vivre normalement leur quotidien et ce malgré les symptômes de la maladie.